Fantômes et impostures dans La fureur de ce que je pense de Marie Brassard d’après des textes de Nelly Arcan
DOI :
https://doi.org/10.14288/cl.v0i239.190314Résumé
Dans les mots de Nelly Arcan agencés par Marie Brassard pour la pièce La fureur de ce que je pense s’enchevêtrent identités et voix grâce à des procédés de polyphonie et d’intertexte qui font surgir un sentiment d’imposture déployé en trois temps. Premièrement, la subjectivité de la voix énonciatrice est morcelée par la forme théâtrale du polylogue intérieur et par la fondation mortifère du sujet. Deuxièmement, la voix énonciatrice d’Arcan est hantée et possédée par les références littéraires patriarcales et les stéréotypes sexués contraignants. Troisièmement, la pratique intertextuelle de Brassard vient subvertir l’instance auctoriale d’Arcan : grâce à l’adaptation, Brassard montre les failles du discours patriarcal servi aux femmes depuis l’enfance. Elle fait des narratrices d’Arcan des personnages de théâtre dont on dévoile l’imposture sur scène : camouflés derrière les masques et les costumes du système dominant existaient un texte profond et multidimensionnel et une voix souple et marginale.