Entre « orature » et écriture : souveraineté, décolonisation et culture populaire autochtones
DOI :
https://doi.org/10.14288/cl.v0i230-1.187359Résumé
Les littératures autochtones étaient, jusqu’au milieu des années 90, qualifiées de « dormantes ». Ceci vient du fait que la notion de « littérature » fût jusqu’à récemment définie par et catégorisée selon des normes littéraires euro-centriques. Ces dernières ne prennent pas pour compte que les interventions telles que l’oralité, les récits de vie, les performances et témoignages, les discours et manifestes, sont de la « littérature ». Cette absence de reconnaissance a mené à l’impression erronée que les cultures autochtones nécessitaient d’être préservées. Bien au contraire, nous assistons aujourd’hui à un réel engouement d’interventions artistiques qui étirent la notion de « littérature » : on y retrouve, entre autres, bande-dessinée (Gord Hill), science fiction (Grace Dillon), fiction spéculative (Daniel Heath Justice), roman graphique (David A. Robertson), roman érotique (Virginia Pésémapéo Bordeleau), slams territoriaux (Natasha Kanapé Fontaine). Cette notion étendue de la « littérature » peut être vue comme étant un amalgame complexe de genres alternatifs qui renverse les genres littéraires traditionnels – le roman, la poésie et le théâtre – et informe (voire complémente) ce qui a déjà été fait en termes de critique théorique autour de la littérature autochtone. Grâce à la contemporanéité de ces genres, une nouvelle génération d’artistes prend donc possession d’un espace beaucoup plus étendu envers la réclamation et la dotation d’une voix à leur art.Téléchargements
Publié-e
2017-10-06
Numéro
Rubrique
Articles